(La problématique des parrainages éludée)
Dans l’après-midi du mercredi 22 février 2021, la Cour constitutionnelle du Bénin a rendu publique, la liste définitive des candidatures comptant pour l’élection présidentielle en vue. Cette décision de la Cour n’est ni plus ni moins que la validation des trois duos précédemment retenus par la Cena. Se faisant, le juge constitutionnel laisse en l’état, et en entier, l’épineux problème des parrainages, ainsi que les nombreux recours introduits. Ceux qui attendaient de la cour Djogbénou qu’elle réhabilite dans leurs droits, les candidats privés intentionnellement de parrainages ont été lourdement déçus, étant entendu que les décisions de la Cour sont sans recours. Les élections au Bénin auraient-elles ainsi perdu leurs valeurs au point de prendre des allures d’instants redoutés et que les citoyens abordent désormais avec beaucoup d’appréhension ?
Cette position de la Cour constitutionnelle du Bénin pose plus de problèmes qu’elle n’en résout, d’autant qu’elle côtoie les questions, évite exprès de les aborder ou de les vider. A preuves, au regard des motifs avancés pour rejeter certains de dossiers de candidatures, il avait certes, des dossiers auxquels il manquait un casier judiciaire, qui une attestation de résidence, qui un quitus fiscal, ou un colistier, ou même la déclaration sur l’honneur. Mais comme l’on peut l’imaginer, certaines candidatures n’ont été invalidées que du fait du fameux système de parrainage dont la gestion fait encore aujourd’hui l’objet de toutes les controverses. C’est le cas par exemple du duo Joël AÏVO – Moïse KEREKOU, présenté par le Front pour la Restauration de la Démocratie. Malgré les reproches qu’il fait au cadre juridique du scrutin, ce duo avait rempli toutes les autres conditions, y compris le paiement de la caution des cinquante millions (50.000). De nombreuses sources indiquent que toutes les tentatives des responsables du front pour obtenir les fameuses signatures qui auraient qualifié son duo pour la compétition se sont heurtées à un mur de silence.
Même récriminations du côté des Démocrates qui soutiennent n’avoir été écartés de la course que par le jeu des parrainages. Il en de même du PER de Nathaniel Koty qui est monté au créneau pour dénoncé la main mise sur les parrainages. Au sein de ces états-majors, l’on regrette tout de que la CENA n’ait pas vraiment joué la carte de la transparence en rendant disponible un rapport détaillé sur l’étude de chaque dossier. La déception est encore plus grande ce mercredi avec la publication de la liste définitive par la Cour constitutionnelle.
Le moins qu’on puisse dire est que les nombreux appels à l’ouverture et la transparence du scrutin ne semblent pas prospérer. Les élections au Bénin auraient-elles ainsi perdu leurs valeurs au point de prendre des allures d’instants redoutés et que les citoyens abordent désormais avec beaucoup d’appréhension ?
AtaviDjo