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Afrique du Sud: attente des résultats d’autopsie après la mort de 21 jeunes dans un bar informel

Les résultats des autopsies et de tests toxicologiques sont encore attendus en Afrique du Sud, après la mort de 21 jeunes au cours du week-end lors d’une fête dans un bar informel, dans des conditions qui restent pour l’heure mystérieuses.

« Les autopsies ont été terminées hier soir et les corps seront rendus aux familles aujourd’hui », a déclaré lundi à l’AFP Yonela Dekeda, porte-parole du département provincial de la Santé.

A l’aube dimanche, les corps de 17 jeunes dont certains âgés de seulement 13 ans ont été retrouvés dans un débit de boisson populaire d’une banlieue déshéritée d’East London (sud). Quatre autres décèdent plus tard à l’hôpital. Au total, treize garçons et huit filles sont morts.

DJ pendant la soirée de samedi, Luhlemela Ulana a décrit à l’AFP la foule, des fêtards qui poussent la porte pour forcer l’entrée et des videurs rapidement dépassés. « J’ai arrêté la musique, je pensais que ça ferait partir les gens », dit-il. En vain.

Les secours n’ont toutefois constaté aucune trace apparente de blessure sur les corps, écartant l’hypothèse d’un mouvement de foule dans la salle bondée.

Surconsommation d’alcool? Intoxication? Plusieurs pistes sont encore évoquées.

« On suspecte quelque chose dans les boissons ou la nourriture, ou quelque chose qui a été inhalé » d’être à l’origine des décès, a expliqué Unathi Binqose, un responsable du gouvernement chargé de la sécurité.

  • « Forte odeur » –

Sinovuyo Monyane, 19 ans, une survivante jointe par l’AFP au téléphone, évoque « une forte odeur » ressemblant à du « gaz poivré ». Elle raconte des gens qui se sont mis à crier: « On est en train de mourir », « on est en train de suffoquer » ou encore « il y a des gens qui ne peuvent pas respirer ».

La jeune femme qui travaillait pendant la soirée pour promouvoir une marque d’alcool, dit avoir elle-même perdu connaissance dans la salle, « à bout de souffle ». Lorsqu’elle reprend conscience, elle voit des « corps étendus », inertes.

Un employé du bar a expliqué à l’AFP avoir aspergé d’eau les personnes inconscientes pour les ranimer, pensant qu’elles étaient simplement ivres. Avant de réaliser: « J’ai vu deux personnes s’effondrer, elles sont mortes », dit Sifiso Promise Matinise.

Au total, 31 jeunes ont été transportés à l’hôpital dimanche. Vomissements, maux de tête, certains se sont plaints de douleurs au dos et au thorax. Deux personnes sont encore hospitalisées. Des tests toxicologiques doivent être conduits.

« Les enquêteurs continuent de chercher d’éventuels indices », a déclaré le porte-parole de la police locale, Thembinkosi Kinana. Une équipe spéciale de la police est sur place, aucune arrestation n’a été menée à ce stade.

Selon les autorités, la plupart des victimes sont des étudiants qui fêtaient les résultats des examens de fin de semestre.

Dans l’après-midi, une centaine de proches en deuil ont participé à une prière à l’église du township de Scenery Park. La veille, des parents choqués rassemblés devant le bar ont assisté à l’évacuation des corps vers la morgue.

Le ministre de la Police Bheki Cele, en larmes, a décrit dimanche des images « terribles » après avoir vu les corps. Le président Cyril Ramaphosa a regretté que des adolescents aient été admis « dans un lieu qui, à première vue, devrait être interdit aux personnes de moins de 18 ans ».

En Afrique du Sud, la consommation d’alcool est interdite aux moins de 18 ans. Les bars informels, émanations des « shebeens », débits de boissons illégaux pendant l’apartheid, sont aujourd’hui autorisés ou tolérés dans les townships. Mais la législation n’y est pas toujours appliquée.

Le chef de la Commission de l’Union africaine, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, a exprimé dans un tweet sa tristesse et adressé ses prières « en ce moment de chagrin et de douleur indicibles ».

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