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20 ans après: Le Protocole de Maputo/avancées, faiblesses et perspectives

A défaut de célébrer la ratification universelle du protocole, les différentes organisations signataires de la déclaration saluent  toutefois «les progrès accomplis en faveur des droits des femmes et des filles sur le continent ». Car rappellent-t-elles, «cet instrument juridique a établi un cadre exhaustif définissant les normes que les États sont tenus de respecter afin de faire progresser les droits des femmes et les protéger». Elles exhortent ceux des Etats qui ne l’ont pas encore fait, à ratifier le protocole et à l’intégrer sans délai à leur législation. Quant aux pays ayant émis des réserves concernant le Protocole de Maputo, à les lever et à permettre à leurs habitant·e·s de profiter pleinement de ses avantages.

A l’occasion du 20ème anniversaire du Protocole de Maputo, Amnesty International, Equality Now, International Federation of Gynecology and Obstetric (FIGO), et Solidarity for African Women’s Right (SOAWR), ont rendu publique une déclaration commune intitulée : « LE PROTOCOLE DE MAPUTO A 20 ANS. UNE DÉTERMINATION SANS FAILLE – PROMOUVOIR ET PROTÉGER LES DROITS DES FEMMES ET DES FILLES EN AFRIQUE« .    

L’adoption du Protocole de Maputo constitue indéniablement un jalon majeur dans la quête de l’avancement des droits des femmes et de la santé reproductive en Afrique. En inscrivant ces enjeux au cœur de son agenda, ce protocole reflète la reconnaissance croissante de l’importance fondamentale de garantir l’autonomie et le bien-être des femmes dans la région. Cependant, la réalisation des objectifs fixés par ce protocole dépendra inéluctablement de la détermination et de l’engagement soutenu des gouvernements, des organisations internationales et de la société civile. Cette dynamique collaborative sera l’élément catalyseur qui déterminera si le Protocole de Maputo parviendra à matérialiser ses promesses historiques en faveur d’un avenir plus équitable et prospère pour toutes les femmes africaines.

A défaut de célébrer la ratification universelle du protocole, les différentes organisations signataires de la déclaration saluent  toutefois «les progrès accomplis en faveur des droits des femmes et des filles sur le continent ». Car rappellent-t-elles, «cet instrument juridique a établi un cadre exhaustif définissant les normes que les États sont tenus de respecter afin de faire progresser les droits des femmes et les protéger».

Elles exhortent ceux des Etats qui ne l’ont pas encore fait, à ratifier le protocole et à l’intégrer sans délai à leur législation. Quant aux pays ayant émis des réserves concernant le Protocole de Maputo, à les lever et à permettre à leurs habitant·e·s de profiter pleinement de ses avantages.

Les signataires de la déclaration invitent surtout les États membres à :

• Investir afin de répondre aux besoins des victimes, en particulier les victimes de violences sexuelles ;

• Mettre en œuvre des politiques en faveur de l’égalité salariale, de l’accès à des services de garde d’enfants abordables, des droits fonciers et de propriété des femmes, et d’environnements commerciaux inclusifs pour l’entrepreneuriat formel et informel des femmes ;

• Mettre en œuvre des politiques qui renforcent le droit des femmes de décider librement des questions liées à leur sexualité, et veiller à ce que toutes puissent exercer leurs droits sexuels et reproductifs.

Le Protocole de Maputo: avancées, faiblesses et perspectives

Adopté en 2003 et ratifié par de nombreux pays africains, le Protocole de Maputo a marqué une étape importante dans la lutte du continent pour les droits des femmes et la santé reproductive. Cet accord complémentaire à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples met l’accent sur les droits des femmes à la santé, notamment en ce qui concerne la planification familiale, l’avortement sécurisé et l’élimination des pratiques néfastes telles que le mariage précoce et forcé. Bien que l’accord ait indéniablement fait des progrès significatifs, il présente également des faiblesses qui nécessitent une attention continue.

Progrès sur le Protocole de Maputo :

1. Renforcement des droits des femmes : Le Protocole de Maputo a renforcé la protection des droits des femmes en reconnaissant les droits des femmes à la dignité, à la santé et à l’intégrité physique.

Cela contribue à ouvrir la voie à une meilleure prise en charge de la santé reproductive des femmes.

2. Progrès sur l’avortement sécurisé : Le Protocole autorise l’avortement en cas de menace pour la santé mentale ou physique de la femme enceinte, de viol, d’inceste et de malformation fœtale grave. Cela réduit les risques associés aux avortements clandestins et dangereux.

3. Lutte contre les pratiques néfastes : Le Protocole traite des pratiques néfastes telles que le mariage précoce et forcé, l’excision et les mutilations génitales. Il aide à sensibiliser à ces problèmes et à créer un environnement propice à leur élimination progressive.

Inconvénients du Protocole de Maputo :

  1. Manque d’uniformité juridique : Bien que de nombreux pays africains aient ratifié le Protocole, en raison du manque d’uniformité juridique, la mise en œuvre varie d’un pays à l’autre. Certains pays ont des lois restrictives qui contredisent les principes du protocole.

2. Stigmatisation persistante : malgré les progrès, l’avortement et d’autres problèmes de santé reproductive restent stigmatisés dans de nombreuses sociétés africaines, ce qui peut entraver l’accès aux services et aux informations nécessaires.

3. Manque de ressources : La mise en œuvre efficace du Protocole nécessite des ressources suffisantes pour garantir un accès équitable aux soins de santé reproductive. Cependant, de nombreux pays sont confrontés à des défis financiers et infrastructurels.

Perspectives d’avenir :

3. Renforcement des capacités : Les gouvernements doivent allouer des ressources adéquates aux services de santé reproductive pour garantir un accès équitable aux services de santé reproductive pour tous, en particulier les groupes marginalisés.

4. Coopération régionale : Une meilleure coordination entre les pays africains peut aider à partager les meilleures pratiques et à relever les défis communs liés à la santé reproductive et aux droits des femmes.

En conclusion, le Protocole de Maputo marque une étape cruciale dans la promotion des droits des femmes et de la santé reproductive en Afrique. Cependant, son efficacité dépendra de l’engagement

1. Amélioration de la mise en œuvre : Les États parties devraient s’efforcer d’aligner leur législation nationale sur les dispositions du Protocole de Maputo afin d’assurer une mise en œuvre cohérente et efficace.

2. Éducation et sensibilisation : Investir dans des campagnes d’éducation et de sensibilisation peut contribuer à réduire la stigmatisation liée à la santé reproductive et encourager un dialogue ouvert.

Par JosPerzo ANAGO

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