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Interdiction d’une réunion de l’opposition à N’Dali : Le parti «Les Démocrates» dénonce

Depuis plusieurs années, les droits humains sont en déclin au Bénin, laissant place à une répression inquiétante des libertés fondamentales. Le 2 décembre 2024, le Parti « Les Démocrates », principal mouvement d’opposition, a dénoncé une nouvelle tentative d’intimidation perpétrée par les autorités sur ses militants à N’DALI et envisage des actions légales contre les responsables de cette exaction. Une situation qui fait écho aux récentes dérives autoritaires du pays et qui met en lumière la fragilité des droits civiques.

Ces dernières années ont vu le Bénin, autrefois modèle démocratique en Afrique de l’Ouest, glisser lentement mais sûrement vers une forme de gouvernance plus autoritaire. Le cas récent de l’intimidation des militants du Parti « Les Démocrates » n’est qu’une manifestation supplémentaire de ce phénomène. Le Bénin est aujourd’hui le théâtre d’un bras de fer silencieux mais implacable entre une opposition réduite à l’impuissance et un régime bien décidé à ne tolérer aucune dissidence. Pour le Parti « Les Démocrates », la dispersion de leur réunion à N’DALI, ainsi que l’envahissement d’un domicile privé par les forces de l’ordre, marquent une nouvelle étape dans la politique de répression menée par le gouvernement. Le rôle des forces de sécurité, qui se retrouvent instrumentalisées dans des querelles politiques, met en lumière une dynamique inquiétante : celle de la militarisation de la vie politique au détriment des droits civiques et des libertés fondamentales.

Les militants d' »Union Progressiste le Renouveau » (UP-R) et du « Bloc Républicain » (BR), accusés de manipuler la police à des fins politiques, illustrent parfaitement la proximité croissante entre les appareils sécuritaires et les forces du régime. Cette collusion compromet gravement l’impartialité de l’État et jette un voile sombre sur la séparation des pouvoirs au Bénin. Les tentatives de museler l’opposition ne se font plus en coulisses : elles se manifestent désormais publiquement, par des interventions musclées et des intimidations ouvertes.

Le Parti « Les Démocrates » a tenu à rappeler aux forces de l’ordre que leur mission première est de protéger les droits des citoyens, comme stipulé dans l’article 19 de la Constitution béninoise. Cet article affirme que tout individu, y compris un agent de l’État, est tenu de respecter les droits de l’homme et que la désobéissance est même autorisée si les ordres reçus violent ces droits. Mais que vaut un article constitutionnel si les forces de sécurité elles-mêmes, garantes de son respect, décident de le fouler aux pieds ?

L’irruption de la police dans la maison des jeunes de Ouénou, puis dans un domicile privé, constitue une violation directe de la Constitution. C’est un rappel brutal de l’état de fragilité dans lequel se trouvent aujourd’hui les droits civiques au Bénin. En usant de la force pour interrompre un rassemblement pacifique, les autorités démontrent leur volonté de faire taire l’opposition par tous les moyens. Le recours à la Constitution par le Parti « Les Démocrates » est une tentative désespérée de rappeler au pouvoir en place ses obligations légales. Mais, au vu des évènements récents, il semble que ces obligations soient devenues optionnelles pour ceux qui détiennent le pouvoir.

Face à cette énième tentative d’intimidation, « Les Démocrates » ne baissent pas les bras. Leur message aux militants est clair : rester unis, résister aux menaces et continuer de défendre leurs droits. Le parti a annoncé qu’une délégation de hauts responsables se rendrait à N’DALI pour rencontrer les autorités locales et demander des comptes. Cette démarche symbolise une volonté farouche de ne pas céder à la peur et de continuer à se battre pour des droits que beaucoup de Béninois pensent acquis, mais qui, en réalité, sont plus que jamais en péril.

L’appel au rassemblement et à la solidarité est un cri de ralliement pour les partisans de la démocratie au Bénin. Face à une répression croissante, la mobilisation populaire reste l’ultime rempart contre un régime qui semble vouloir réduire au silence toute voix discordante. « Les Démocrates » en appellent au courage de leurs militants, mais aussi à la communauté internationale, pour faire pression sur un gouvernement qui s’écarte dangereusement des principes démocratiques.

Le Bénin traverse une période charnière, où le respect des droits fondamentaux est mis à rude épreuve. Les évènements de N’DALI, tels que décrits par « Les Démocrates », ne sont pas de simples incidents isolés, mais le reflet d’une dynamique politique plus large, où la liberté d’expression et de réunion est chaque jour un peu plus menacée. Pour l’opposition, il s’agit de faire front, de dénoncer, et de continuer à porter haut la voix de ceux qui refusent de voir leur pays sombrer dans l’autoritarisme. Pour les citoyens, il est crucial de ne pas céder à la peur et de rester vigilants, car la démocratie ne meurt jamais d’un coup, mais de multiples petites blessures infligées jour après jour.

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