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« Baisser le chômage et renforcer le capital économique »/Richard Boni: Un défi aux antipodes des agendas politiciens

« Qui veut aller loin ménage sa monture ». Cette assertion proverbiale de la pièce « Les Plaideurs » de Racine renseigne à suffisance sur la persévérance et l’endurance. On peut sans risque de se tromper, dire de Richard Boni Ouorou, qu’il sait ménager sa monture dans la perspective d’une longue et laborieuse aventure. Même son arrivée jusqu’à sa parfaite intégration au pays de la feuille d’érable n’échappent à cette logique qui repose sur la persévérance et la perspicacité. Ainsi, faut-il aller rechercher quelques années en arrière, les raisons profondes qui fondent aujourd’hui son choix à embrasser pour de bon la politique afin de conquérir le pouvoir d’Etat.

« En réalité, nous avions commencé notre combat politique depuis 2016, dès l’arrivée de Patrice Talon car, à l’entame de ses réformes, j’ai tout de suite cerné son orientation politique » dira d’emblée Richard Boni Ouorou, recevant notre équipe de reportage (entre deux speechs) en marge d’une série d’activités organisées par son association dans la capitale togolaise.

L’orientation politique de Patrice Talon dira sans ambages Richard Boni, c’est de l’ultralibéralisme doublé d’un capitalisme à visage sauvage. Face à ce constat a confessé le politologue, « j’ai donc décidé de prendre mes responsabilités. Dès lors, j’ai donc entrepris des actions sociales, dans les sens d’équilibrer le désastre économique que la gouvernance de Patrice Talon allait immanquablement instaurer ».

Le social-libéralisme contre l’ultralibéralisme ?

A ce libéralisme qu’il qualifie d’ultra car, adossé à ce qu’il définit de capitalisme sauvage, Richard Boni Ouorou entend-il opposer le libéralisme moderne à la sauce nord-américaine en vogue actuellement au Canada? C’est-à-dire la démocratie libérale, l’état-providence, le social-libéralisme, le progressisme, la diplomatie en politique étrangère et une économie mixte ?

S’inspirant donc des leçons apprises au sein du parti libéral de son pays d’adoption le Canada, aux côtés d’un certain Justin Trudeau, chef du Parti libéral et 23ème premier ministre du Canada. Richard Boni voue une admiration presque sans bornes à Trudeau et ne s’en cache pas. « c’est mon idole, c’est lui mon guide en politique » reconnait-il. Rappelons au passage que la vision de Justin Trudeau pour le Canada est celle d' »un pays où chacun a une chance réelle et égale de réussir, un endroit où chacun a les opportunités nécessaires pour prospérer ».

Richard, ni riche ni pauvre

Exit, la politique spectacle où pullulent des mécènes circonstanciels qui offrent à tour de bras des dons par-ci, officient des tournois de matches de football par-là et se prennent en selfies, l’air blazé, avertit Richard Boni et d’afficher sa préférence: « Bien au contraire, je préfère la formule du parti libéral au Canada sous Justin Trudeau où l’option clairement affichée est de mettre de l’argent dans la poche du citoyen pour fouetter la consommation et l’économie. Cette formule m’a énormément inspiré au point où je l’ai d’office implémentée à travers mes initiatives d’auto entreprenariat aux fin d’infléchir la courbe de chômage induite par la politique capitaliste de Patrice Talon et la morosité qu’elle n’a pas manqué d’entrainer chez les opérateurs économiques ».  

« Baisser le chômage et renforcer le capital économique »

Selon la théorie défendue par le politologue Richard Boni, l’objectif était donc de renforcer le capital économique en autonomisant les jeunes entrepreneurs pour les extraire des travers politiques. Au début rappelle le leader des terrien.e.s, l’idée était d’offrir une cagnotte de 50.000 F CFA tous les vendredis à un jeune entrepreneur, porteur d’un projet intéressant. Cette initiative qui duré environ huit mois a impacté une bonne centaine de bénéficiaires.

Compte tenu des effets de l’inflation et du coût de la vie, il était apparu que la cagnotte de 50.000 FCFA devenait insuffisante et ne pourrait donc subséquemment permettre aux jeune initiateurs d’affaires de mener à bien leurs projets et pouvoir dégager quelques pécunes pour subvenir aux besoins de leur ménage. L’objectif fondamental étant de les sortir de l’ornière dira Richard Boni, « Nous sommes donc passés de 50 à 150 mille franc ».  

De la nécessité d’outiller convenablement les jeunes entrepreneurs

Il a résulté des échanges informels entretenus avec ces candidats à l’entreprenariat, que la plupart avaient bien de lacune en matière de connaissances managériales initiales.

Au jour d’aujourd’hui, le programme Top entrepreneurs mis en place par Richard Boni Ouorou s’est imposé et a impacté déjà plus de 600 personnes réparties sur toute l’étendue du territoire du Bénin, ayant déjà bénéficié de financements directs. 

« Déjà, nous visons le cap de 1000 personnes bénéficiaires avant de faire véritablement un bilan » prévient Richard Boni qui révèle que de 150.000 F la cagnotte dédiée à l’auto entreprenariat par personne est passée déjà à 500.000 FCFA assortie de conditions.

C’est conditions explique l’initiateur du programme sont entre autres, l’atteinte d’objectifs retenus à savoir, de contribuer à la baisse du taux du chômage ainsi qu’à la réduction des inégalités sociales. Il est donc exigé de chaque récipiendaire à la réception de la première moitié des 500.000 F, de se conformer aux règles et formalités d’enregistrement d’entreprise avec un numéro d’identification fiscale d’une part et d’autre, de recruter tout au moins une personne salariée au sein de cette entreprise avec les incidences liées à sa part de contributions aux impôts de l’Etat. Au terme de cette ultime étape, la seconde moitié de 500.000 F lui est remise.

Selon le leader des terrie.n.es, les perspectives projettent pour décembre 2022, un point sur l’objectif 1000 bénéficiaires, avec en point de mire, une cagnotte de 5.000.000 F pour congratuler l’ensemble des « top entrepreneurs » qui ont constitué la première cohorte.

Une nouvelle cohorte prendra le relais dès janvier 2023. Quant à Richard Boni Ouorou, il entend maintenir le cap et promet offrir à ses compatriotes, les meilleures conditions d’existence et d’épanouissement. Où se trouve la frontière entre le mécénat et la politique est-on tenté de s’interroger. Seul l’avenir nous le dira.

AtaviDjo  

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