Après une longue période de silence que certains qualifieraient de « sabbatique », Cyprien Koboude revient sur le devant de la scène politique avec une vigueur retrouvée. Dans un post qui marquera sans doute les esprits, il se dévoile sans ambages, bien décidé à reprendre la parole, car, comme il le rappelle : « au commencement était la parole ».
NDLR/Pour Koboude, chaque chose a son temps : le temps de combattre, celui de réfléchir, et enfin, celui de revenir avec des convictions renouvelées. C’est cette dernière étape qu’il choisit d’entamer désormais, en affichant clairement ses positions sur la gouvernance du régime de Patrice Talon. Dès l’avènement de « La Rupture », il avait pris ses distances, malgré l’adhésion de son parti, le défunt Parti Social Démocrate (PSD) dirigé par Emmanuel Golou, à la mouvance. Les méthodes utilisées pour accéder au pouvoir l’avaient alerté sur la détermination de Talon à tout mettre en œuvre pour protéger sa position. « Je n’étais pas naïf », précise Koboude. « J’ai appris la politique auprès de Bruno Amoussou, l’un des hommes politiques les plus redoutables de son temps. À cette école, j’ai compris que la politique n’est pas un lieu pour les candides. »
Ne faisant aucune confiance à cette nouvelle offre politique, Koboude n’a jamais accordé de période de grâce au régime. Dès le départ, il a exprimé ses réserves et ses critiques, percevant dans les premières actions du gouvernement une continuité des dérives qu’il avait combattues sous le président Yayi Boni. « Les premiers signaux étaient clairs pour moi : nous allions vivre des années encore plus difficiles », souligne-t-il. Et il ne s’était pas trompé. Après les premières lois antisociales et l’échec de l’arrestation de Sébastien Ajavon, il s’était résolu à prendre du recul.
Cette position lui a coûté cher : des amitiés perdues, des insultes, des menaces. Mais ces pressions ne l’ont jamais fait vaciller. « Je pensais que l’avenir me donnerait tort », confie-t-il, « mais le constat aujourd’hui est encore plus catastrophique que ce que j’avais imaginé. »
Koboude dresse un tableau sombre de la situation actuelle. « Les fondamentaux de notre société ont été sacrifiés sur l’autel des infrastructures. Oui, le pays est beau, mais la majorité de la population a faim. » Il critique vivement le programme « Hautement social » qui, selon lui, manque cruellement d’impact. Pour lui, Patrice Talon a réussi à réduire au silence les leaders politiques qui l’avaient aidé à démanteler les partis pour s’assurer le pouvoir, neutralisant ainsi toute opposition potentielle.
Face à ce qu’il décrit comme une situation alarmante, Cyprien Koboude lance un appel à la mobilisation. « Devons-nous continuer à nous taire face aux abus et aux dérives de ce régime ? », interroge-t-il. « Je crois qu’il est temps de se lever pour sauver ce qui peut encore l’être. » Avec des amis et des camarades, il a décidé de reprendre le combat. Et il invite ceux qui, comme lui, pensent que le pays est en péril, à le rejoindre pour construire un nouvel avenir où la justice sociale, la liberté d’expression, et le bien-être collectif ne seront plus des mots vains.
————————- LE POST DE KOBOUDE ——————————–
Il y a un temps pour tout
Il y a un temps pour se battre, un temps pour la réflexion et l’introspection, et un temps pour décider de reprendre le combat avec de nouvelles stratégies et convictions.
Aujourd’hui, j’ai décidé de reprendre la parole, car, comme on dit, « au commencement était la parole ».
Lorsque le régime de Son Excellence le Président Patrice Talon a débuté, j’avais pris mes distances, bien que mon parti, le défunt Parti Social Démocrate (PSD) présidé par le Président Emmanuel Golou, faisait partie de la grande mouvance appelée « La Rupture ». J’avais choisi de m’éloigner en raison des méthodes employées pour accéder au pouvoir, des méthodes qui m’ont fait comprendre qu’il était prêt à tout pour s’assurer sa position. Cela ne veut pas dire que j’étais un naïf. J’ai été à l’école d’un des plus redoutables hommes politiques de son temps je veux nommer le Président Bruno AMOUSSOU. ET à cette école j’ai appris et intégré que la politique n’est pas le lieu de partage de friandise. Je présentais que le Président Patrice Talon n’épargnerait aucun moyen pour protéger son pouvoir.
N’ayant aucune confiance dans cette nouvelle offre politique, je n’ai pas accordé de période de grâce. Dès le début, j’ai partagé mes réserves et critiques du régime avec mes camarades de parti et amis. Je voyais dans premières pratiques de ce nouveau régime une continuité des dérives que j’avais combattues sous le Président Yayi Boni. Les premiers signaux étaient clairs pour moi : nous allions vivre des années encore plus difficiles. Après les premières lois antisociales et l’épisode de l’arrestation manquée de Sébastien Ajavon, j’ai décidé de m’éloigner.
Ces prises de position m’ont coûté des amitiés précieuses, des relations que je pensais inébranlables. J’ai essuyé des insultes, des menaces, non pas du pouvoir, mais de ceux qui se croyaient plus royalistes que le roi. Cependant, cela ne m’a jamais ébranlé et ne faisait pas partie des raisons pour lesquelles j’ai quitté le territoire à l’époque. J’avais simplement décidé de laisser le temps passer, pensant que l’avenir me donnerait tort. Mais hélas, le constat que je fais aujourd’hui est encore plus catastrophique que ce que j’avais imaginé.
Les fondamentaux de notre société ont été sacrifiés sur l’autel de la beauté des infrastructures. Oui, le pays est en chantier, le pays est beau, mais la majeure partie de la population a faim. Les actions du programme « Hautement social » manquent cruellement d’impact. Il est devenu difficile d’exprimer ses opinions sans crainte d’être inquiété.
Ce que le Président Talon a le mieux réussi, c’est de réduire au silence les leaders politiques qui l’ont aidé à démanteler les partis pour accéder au pouvoir. Il a compris que pour sécuriser son régime, il devait neutraliser toute opposition potentielle.
Face à cette situation alarmante, que devons-nous faire ? Devons-nous continuer à nous taire face aux abus et aux dérives de ce régime, alors que notre quotidien devient de plus en plus difficile ? Devons-nous laisser notre unique pays être décimé par un régime qui sacrifie nos valeurs fondamentales ?
Je crois qu’il est temps de se lever à nouveau pour sauver ce qui peut l’être encore. Avec des amis et des camarades, nous avons décidé de nous engager à nouveau. Si, comme moi, vous pensez que notre pays est en péril, je vous invite à nous rejoindre pour structurer ensemble un nouvel avenir, où justice sociale, liberté d’expression et bien-être collectif ne sont plus des mots vains.
#CSK