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Valentin Djenontin: «Halte à la servitude administrative des paysans »

Une mesure administrative jugée oppressive: Valentin Djenontin-Agossou dénonce l’imposition de la fiche de convoyage obligatoire pour les agriculteurs béninois. Perçue comme une « servitude esclavagiste moderne », cette formalité administrative complexifie le quotidien des paysans déjà confrontés à la précarité, aggravant leur situation économique et sociale.

NDLR/Valentin Djenontin-Agossou dénonce l’imposition de la fiche de convoyage obligatoire pour les agriculteurs au Bénin, qu’il décrit comme une forme d’esclavagisme moderne. Cette mesure, qui oblige les paysans à obtenir un document pour tout transport de produits agricoles, même minime, est perçue comme une charge insupportable pour une population déjà précarisée. Le texte critique sévèrement le décalage entre les décisions prises par les autorités et les réalités du monde rural. Il met en lumière les conséquences potentielles : frein au développement agricole, aggravation de la misère, et montée du désespoir pouvant mener à des crises sociales.

L’ancien ministre appelle à l’abrogation immédiate de cette mesure, arguant qu’elle symbolise une incompréhension des défis auxquels font face les agriculteurs béninois. Ce plaidoyer appelle à des réformes qui priorisent le bien-être et la dignité des paysans, tout en évitant de nouvelles barrières administratives inutiles.

Le texte publié par Valentin Djenontin-Agossou dénonce vigoureusement l’imposition d’une fiche de convoyage obligatoire pour les producteurs agricoles au Bénin. Cette mesure, jugée absurde et oppressive, est décrite comme une charge supplémentaire imposée à une population déjà en proie à la précarité économique. L’ancien ministre utilise des termes forts tels que « servitude esclavagiste », attirant l’attention sur les implications sociales et économiques de cette décision.

« Il urge que les autorités rapportent rapidement cette décision au risque de multiplier les cas de suicide déjà nombreux dans le pays soumis à la misère galopante. Halte à l’esclavagisme du monde paysan ».

Déconnexion entre décideurs et paysans

Valentin Djenontin met en lumière une fracture entre les dirigeants et les réalités des agriculteurs. Il accuse les autorités de prendre des décisions depuis des bureaux climatisés, ignorant les conditions de vie difficiles des paysans. Ces derniers, déjà accablés par l’absence de subventions, de sécurité sociale et d’accès aux financements, doivent désormais faire face à des formalités administratives complexes pour transporter leurs produits, même sur de courtes distances.

Cette critique révèle un manque de concertation et d’anticipation dans l’élaboration des politiques publiques. Les décideurs semblent avoir omis d’évaluer les impacts de cette mesure sur une population vulnérable, souvent contrainte de vivre au jour le jour.

Une mesure contre-productive pour le monde agricole

L’obligation d’obtenir une fiche de convoyage pour chaque mouvement de produits agricoles est perçue comme un frein au développement rural. En plus d’alourdir la bureaucratie, cette mesure impose un coût indirect aux paysans, notamment en termes de temps, d’efforts et de déplacements.

Pour une population déjà en difficulté, où chaque ressource est précieuse, cette contrainte pourrait aggraver leur précarité. Le texte souligne également le risque de monopoles commerciaux : les producteurs, contraints de vendre rapidement pour financer des besoins urgents, sont à la merci de commerçants imposant des prix dérisoires.

Des conséquences sociales alarmantes

Valentin Djenontin met en garde contre les impacts sociaux de cette décision, allant jusqu’à évoquer une augmentation possible des suicides parmi les paysans. Cette assertion, bien que dramatique, cherche à souligner l’ampleur du désespoir que pourrait engendrer cette mesure.

En effet, dans un contexte où les agriculteurs luttent déjà pour assurer leur subsistance, cette surcharge administrative pourrait exacerber leur sentiment d’injustice et d’abandon. Cela reflète une tension croissante entre les gouvernants et les populations rurales, susceptible de mener à des crises sociales.

Une réclamation urgente pour annuler la mesure

Le texte appelle à un retrait immédiat de cette décision, qualifiée d’injuste et inhumaine. Pour l’auteur, la fiche de convoyage incarne une politique déconnectée des réalités rurales et risque de nuire à la cohésion sociale. Ce plaidoyer souligne la nécessité d’élaborer des politiques plus inclusives, tenant compte des conditions réelles de vie des citoyens les plus vulnérables.

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Le texte de Valentin Djenontin

IMPOSITION DE FICHE DE CONVOYAGE AUX PRODUCTEURS: UNE SERVITUDE ESCLAVAGISTE »

Les producteurs doivent prendre à chaque mouvement de produit une fiche de convoyage qui est gratuite au niveau des services de douane.

Même quand le producteur veut sortir le produit du champ pour la maison, même si c’est un sac, il est obligatoire que ce producteur prenne la fiche de convoyage. »Voilà une décision d’une rare absurdité innommable qui prouve à suffisance que les dirigeants et autorités du Bénin ignorent tout des conditions de vie des paysans dans nos campagnes.

C’est facile de décider du sort des paysans souffrant sous le soleil et la pluie, à partir des bureaux climatisés sans jamais avoir vécu les réalités des travaux champêtres. Les paysans vivent habituellement sans un kopeck en caisse ou en poche. Ils sont sans subventions et sans sécurité sociale. La réalité dans nos campagnes est que le producteur, pour nourrir les ouvriers pendant la récolte ou transporter sa récolte au village est obligé de recourir à des prêts usuraires ou récolter quelques kilogrammes de céréales à vendre rapidement au commerçant du village pour avoir le minimum de ressources nécessaires à la couverture des charges urgentes. Idem lorsqu’il doit amener son enfant, sa femme malade à l’hôpital ou pour payer les frais d’écolage de son enfant renvoyé des classes. C’est à un tel paysan malheureux que l’on exige des formalités administratives à la douane à l’intérieur de son pays avant de transporter ses produits des champs à la maison pour être bradés à un prix imposé par un commerçant monopoliste. Il urge que les autorités rapportent rapidement cette décision au risque de multiplier les cas de suicide déjà nombreux dans le pays soumis à la misère galopante. Halte à l’esclavagisme du monde paysan.

Que Dieu veille sur le Bénin.

Dimanche, 8 décembre 2024.

DJENONTIN-AGOSSOU Valentin

Ancien Ministre, Ancien Député

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