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Police Républicaine/50 jours sans nouvelles de l’inspecteur Damien Houndégnon

Depuis 50 jours, aucune nouvelle de l’inspecteur Damien Houndégnon, placé en arrêt de rigueur après ses critiques sur l’arrestation de son frère, l’ancien DGPN. Une « disparition » qui soulève des interrogations sur la transparence et les droits des fonctionnaires dans un système sécuritaire sous tension. Depuis 50 jours, l’épouse de Damien Houndégnon tente en vain de le voir, confrontée à des refus systématiques des autorités, qui lui interdisent tout accès à des informations sur son mari, alimentant angoisse et incertitude.

Dans un pays où la sécurité publique et la gestion des forces de l’ordre suscitent une attention particulière, la disparition de l’inspecteur Damien Kotchikpa Houndégnon soulève de nombreuses interrogations. Après avoir exprimé son opinion sur l’arrestation controversée de son frère, il a été sanctionné par un arrêt de rigueur de 60 jours. Depuis, un silence troublant entoure cette affaire, alimentant l’inquiétude. Une « disparition troublante »

Aucun membre de son entourage, que ce soit son épouse, ses parents ou ses collègues, n’a eu de ses nouvelles depuis son arrestation. Depuis 50 jours, son épouse multiplie les tentatives pour lui rendre visite, mais celles-ci se heurtent invariablement à des refus catégoriques. Les autorités lui interdisent toute information sur l’état ou la situation de son mari. Ce jeudi 26 décembre 2026, une nouvelle tentative pour voir son conjoint s’est à nouveau soldée par un échec, prolongeant encore l’angoisse et les incertitudes.

Un contexte marqué par des tensions politiques et institutionnelles

L’affaire Damien Houndégnon s’inscrit dans un contexte où les relations entre les autorités sécuritaires et politiques sont souvent conflictuelles. Son frère, Louis Philippe Houndégnon, ancien Directeur Général de la Police Nationale, a été arrêté après avoir critiqué certaines réformes du régime en place. Cette arrestation a déclenché une série de réactions, parmi lesquelles celle de Damien, qui a appelé au calme tout en dénonçant ce qu’il considère comme une injustice.

Un message qui dérange

Le message de Damien sur les réseaux sociaux, où il défendait la liberté d’expression et le droit à l’opinion de son frère, a été perçu comme une critique indirecte du régime. Ces propos lui ont valu une sanction disciplinaire sévère : un arrêt de rigueur de 60 jours. Cependant, ce qui devait être une punition temporaire s’est transformée en une disparition inquiétante.

Le cadre juridique des sanctions disciplinaires dans la police. Selon le décret N° 2018-316 du 11 juillet 2018, qui fixe les barèmes des sanctions applicables aux fonctionnaires de la police républicaine, l’arrêt de rigueur est une sanction disciplinaire prévue pour des fautes graves, incluant la remise en cause de l’autorité ou des manquements à la discipline.

Les limites de la transparence. Le texte précise que toute sanction doit être proportionnelle aux faits reprochés et exécutée dans le respect des droits du fonctionnaire. Or, dans le cas de Damien Houndégnon, des zones d’ombre persistent. Ni sa famille ni ses collègues n’ont pu avoir de ses nouvelles depuis son placement en détention disciplinaire. Cette situation soulève des questions sur le respect des procédures et des droits humains.

Une famille dans l’angoisse

Pour la famille de Damien, le silence des autorités est insupportable. Son épouse, malgré de nombreuses tentatives, n’a pas été autorisée à lui rendre visite ni même à obtenir des informations sur sa condition. Cette opacité alimente les rumeurs et les inquiétudes.

Un témoignage poignant. «Damien est un homme droit et respectueux des lois. Nous ne comprenons pas pourquoi il est traité de cette manière », confie un membre de la famille, visiblement affecté. Les proches de Damien se mobilisent pour exiger des explications, mais leurs efforts se heurtent à un mur d’indifférence.

Silence et répression : une stratégie politique ?

La « disparition » de Damien Houndégnon pourrait s’inscrire dans une stratégie visant à museler les voix dissidentes au sein des forces de l’ordre. Le régime béninois, sous Patrice Talon, a été souvent critiqué pour son approche autoritaire, notamment en matière de gestion des opinions divergentes au sein des institutions.

Les droits des fonctionnaires : un enjeu crucial

L’arrestation de Louis Philippe Houndégnon et les sanctions infligées à son frère illustrent une volonté de maintenir une discipline stricte dans les rangs policiers, mais au prix de la transparence et de la justice. Un précédent inquiétant. Le cas de Damien Houndégnon met en lumière la vulnérabilité des fonctionnaires face à un système disciplinaire opaque. Bien que les textes réglementaires définissent un cadre pour les sanctions, leur application semble, dans certains cas, déroger aux principes fondamentaux de justice et de respect des droits humains.

La nécessité d’un cadre protecteur. Les droits des fonctionnaires, notamment en matière de recours et de transparence, doivent être garantis pour éviter les abus. La « disparition » de Damien, sans explication officielle, illustre un manque criant de mécanismes de contrôle indépendants.

La société civile et les médias face à l’opacité. Jusqu’à présent, les organisations de défense des droits de l’homme et les médias locaux sont restés relativement silencieux sur cette affaire. Pourtant, le rôle de la société civile est crucial pour mettre en lumière ces cas et demander des comptes aux autorités.

Les implications pour l’avenir de la police républicaine. L’affaire Houndégnon risque de laisser des séquelles profondes au sein des forces de l’ordre. Si les policiers se sentent exposés à des sanctions arbitraires, cela pourrait nuire à leur moral et à leur engagement. Pour restaurer la confiance, il est impératif de repenser le système disciplinaire et de garantir la protection des droits fondamentaux des agents. Une réforme institutionnelle pourrait également inclure la création d’un organe indépendant chargé de veiller à la légalité des sanctions.

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