Alors que Patrice Talon, Président de la République du Bénin, s’est exprimé devant l’Assemblée nationale le 20 décembre dernier, son discours continue de susciter un tollé général. Loin d’apaiser les inquiétudes, «…ses propos, teintés d’autosatisfaction, semblent refléter une déconnexion grandissante entre le sommet de l’État et les préoccupations réelles des citoyens. Entre crise du secteur privé, fuite des entrepreneurs et pauvreté galopante, les Béninois peinent à trouver des réponses dans les annonces présidentielles». Selon Boni Richard Ouorou.
Un discours éloigné des réalités quotidiennes
Le politologue Boni Richard Ouorou n’a pas tardé à dénoncer un discours qu’il juge en déphasage avec les réalités du pays. Selon lui, Patrice Talon semble davantage soucieux de plaire aux institutions internationales qu’à répondre aux besoins pressants des Béninois. En mettant en avant des statistiques flatteuses et des projets d’infrastructures routières, le chef de l’État a tenté de peindre un tableau positif de son bilan, mais les résultats visibles sur le terrain racontent une tout autre histoire.
Les infrastructures routières, bien que nécessaires, ne constituent pas une solution suffisante aux problèmes structurels qui gangrènent l’économie béninoise. Pour beaucoup, ces routes flambant neuves symbolisent davantage le contraste criant entre les investissements de prestige et la détérioration du pouvoir d’achat des citoyens.
Un secteur privé en crise
La critique de Ouorou met en lumière un problème central : la crise du secteur privé. Dans un contexte où les entrepreneurs fuient le pays, découragés par un climat économique et fiscal jugé hostile, l’économie nationale s’en trouve fragilisée. Le départ des investisseurs locaux, qui sont souvent les moteurs de l’innovation et de l’emploi, aggrave une situation déjà difficile.
Les politiques de remboursement de la dette, qui pèsent lourdement sur le budget de l’État, accentuent cette pression. Les populations vulnérables subissent de plein fouet les conséquences de ces choix économiques, sans bénéficier des retombées promises. Les infrastructures, bien qu’imposantes, restent souvent inaccessibles ou sans impact direct sur l’amélioration de la qualité de vie.
Une déconnexion alarmante
Ce qui frappe dans ce discours, c’est le ton, qualifié de déconnecté par de nombreux observateurs. Patrice Talon, malgré son apparence d’homme moderne et pragmatique, semble peu en phase avec les réalités vécues par ses concitoyens. Loin de rassurer, son intervention a renforcé un sentiment de frustration et d’abandon parmi les Béninois.
Alors que les ménages peinent à joindre les deux bouts, l’insistance sur les indicateurs macroéconomiques favorables apparaît comme une provocation. Pour beaucoup, ces chiffres ne reflètent pas leur réalité quotidienne, faite de sacrifices et de privations. Les critiques rappellent que la grandeur d’un chef d’État se mesure à sa capacité à répondre aux aspirations de son peuple, et non à satisfaire des organismes internationaux.
Quelle voie pour le Bénin ?
La question posée par Boni Richard Ouorou résonne profondément : « Où nous mène-t-on ? » Les choix actuels de gouvernance, axés sur des grands travaux et des indicateurs économiques abstraits, semblent ignorer les fondamentaux du développement humain et social. Pour redonner espoir, il est impératif que l’exécutif adopte une approche plus inclusive, orientée vers les besoins concrets des Béninois.
Alors que l’année 2025 s’annonce pleine de défis, le Bénin a besoin d’une gouvernance capable de rétablir la confiance entre les dirigeants et le peuple. Seule une prise de conscience réelle des priorités nationales pourra permettre au pays de sortir de l’impasse.
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LE TEXTE DE BONI RICHARD OUOROU
Discours du chef de l’Etat:
Patrice Talon, en sa qualité de chef de l’État, a récemment prononcé un discours caractérisé par une tonalité auto-satisfaite, affichant un mépris apparent pour la précarité des populations et se prévalant de chiffres émanant d’organismes internationaux.
On peut percevoir que le président semble diriger le Bénin davantage en fonction des attentes de ces institutions que des préoccupations de ses concitoyens au sujet de sa gouvernance.
Il affirme que le développement des infrastructures routières constitue un levier pour l’amélioration des conditions de vie, tout en ayant réalisé plusieurs projets. Cependant, il convient de souligner que ces routes, à ce jour, semblent davantage être des voies empruntées par la pauvreté, menant à une détérioration des conditions de vie au sein de nos foyers.
Alors qu’il évoque des notations favorables, il est essentiel de rappeler que ces indicateurs de performance ne se traduisent pas par une amélioration tangible de la situation économique des citoyens, qui peinent à nourrir leurs familles.
Il serait souhaitable que Patrice Talon prenne conscience des réalités vécues par les Béninois et s’engage plus profondément dans les préoccupations de la nation.
Il est déplorable qu’un chef d’État puisse sembler aussi déconnecté des réalités de ses concitoyens, tout en en ayant pleinement conscience de cela et l’assume.
Il est également pertinent de rappeler que le statut de président ne se définit pas par l’élégance du costume, et ceux qui avaient espéré que son apparence symbolisait une vision de modernité se sentent déçus.
Le secteur privé est en pleine crise, nos entrepreneurs fuient le pays, tandis que les populations, déjà vulnérables, sont soumises à des pressions croissantes pour le remboursement de dettes dont les bénéfices visuels se limitent principalement aux infrastructures routières de Cotonou. Quelle triste réalité !
Où nous mène-t-on ?
Prenez soin de vous, Boni Richard Ouorou