Alors que le Général Louis Philippe Houndégnon attend son jugement depuis sa cellule de Missérété, son message, relayé par son Directeur de cabinet, ne laisse aucun doute : l’enjeu dépasse sa personne. Il s’agit d’un appel à la conscience nationale, d’un acte de foi dans une démocratie fragilisée. Derrière le réquisitoire de deux ans de prison ferme, c’est surtout le vide juridique du dossier qui frappe.
Depuis sa cellule à Missérété, le Général Houndégnon ne parle pas seulement de sa propre cause. Il parle du Bénin, de son âme, de sa mémoire, et de ce qu’il appelle une tentative de musellement des voix fortes et libres. Le ton est grave, mais la plume est digne. Il y a dans ce message un refus de se soumettre, une foi ardente dans les valeurs républicaines que le militaire dit avoir toujours servies. « Ce n’est pas un procès équitable que l’on prépare, mais une tentative maladroite d’éteindre une lumière trop vive pour l’obscurité », écrit-il par la voix du Dr Bio DogoWorou. Cette phrase résume le fond : une justice perçue comme aux ordres, un dossier vide, et un accusé qui devient un symbole.
Le procès du 19 mai : le Bénin à l’épreuve de lui-même
À l’approche du 19 mai, le communiqué évoque une date au-delà du judiciaire. Ce jour-là, prévient-il, « ce ne sera pas un militaire à la barre, mais la mémoire d’un serment fait au peuple, au drapeau, à la Constitution ». Derrière les mots, une vérité politique : ce procès est perçu comme une tentative de neutraliser une figure gênante. Le Général remercie, avec une grande solennité, des figures politiques respectées qui ont osé briser le silence. Ce soutien transversal devient une démonstration que le dossier d’accusation ne repose sur rien de solide. Un procès pour l’exemple, ou plutôt pour l’intimidation.
Une promesse de résistance, un appel à l’éveil
Dans une envolée lyrique, mais maîtrisée, le Général transforme son message en appel à la conscience nationale. Il invoque la Constitution de 1990, les luttes démocratiques, et exhorte toutes les forces vives à « refuser l’oubli ». Pour lui, l’histoire du Bénin ne peut être écrite par la peur. La dernière partie du message est celle de la foi inébranlable : foi dans le retour de la justice, foi dans le réveil d’un peuple. L’homme derrière les barreaux s’adresse à la nation avec les mots d’un soldat blessé, mais debout. Le style est sobre, vibrant, engagé — et dans cette dignité, il puise la force d’un contre-pouvoir moral. Un message qui révèle surtout l’indigence politique et judiciaire du dossier qui le vise. Et si le procès Houndégnon devenait, à rebours, le miroir d’un pouvoir qui vacille ?

MESSAGE À LA NATION BÉNINOISE
Du Général Louis Philippe HOUDEGNON, par la voix de son Directeur de Cabinet, Dr Bio DogoWorou
Depuis le silence pesant de sa cellule à Missérété, la voix du Général Louis Philippe HOUDEGNON refuse de s’éteindre. Elle traverse les murs, les barreaux, l’injustice, et s’élève, droite, indomptable, portée par la flamme de l’amour du Bénin.
Le réquisitoire de deux années de prison ferme réclamé contre lui n’est pas une condamnation. C’est un aveu de faiblesse du pouvoir, un acte désespéré de ceux qui craignent plus les idées que les armes.
Ce n’est pas un procès équitable que l’on prépare pour le 19 mai prochain — c’est une tentative maladroite d’éteindre une lumière trop vive pour l’obscurité.
Mais qu’on le sache :
On peut emprisonner un homme. On ne peut pas enfermer son honneur.
On peut l’éloigner de ses proches, mais pas de sa patrie.
On peut vouloir l’effacer, mais pas son héritage.
Le 19 mai ne sera pas seulement une date judiciaire. Ce sera une épreuve de conscience pour la République. Ce jour-là, ce ne sera pas un militaire à la barre, mais la mémoire d’un serment fait au peuple, au drapeau, à la Constitution.
Et dans cette nuit qui s’épaissit, des lueurs d’espoir brillent encore.
Avec humilité et reconnaissance, le Général Louis Philippe HOUDEGNON salue ceux qui n’ont pas marchandé leur silence :
- Le Président Ousmane BATOKO,
- Le Professeur Théodore HOLO,
- Et tout particulièrement le Président Adrien HOUNGBEDJI, dont le courage éclaire les consciences et redonne souffle à la vérité.
Par leur voix, le peuple béninois se souvient qu’il est né libre, que sa dignité ne se négocie pas, et que le silence, en ces temps sombres, est une forme de complicité.
À leur exemple, le Général appelle les âmes encore debout — magistrats intègres, officiers loyaux, religieux de paix, artistes, jeunes éveillés, pères et mères de famille — à refuser l’oubli, à se dresser contre l’arbitraire, et à sauvegarder l’essence même de notre vivre-ensemble :
- Notre État de droit,
- Nos libertés essentielles,
- Et cette Constitution du 11 décembre 1990, pilier de notre démocratie, fruit des luttes d’un peuple qui croyait en lui.
Ce message n’est pas un adieu.
Ce n’est pas un cri de douleur.
C’est une promesse, un engagement, une foi inébranlable.
Le Bénin a déjà vaincu la peur. Il le refera.
Le Général HOUDEGNON est derrière les barreaux, mais sa pensée est en marche.
Il est privé de liberté physique, mais il reste debout, dressé comme un rempart contre l’oubli.
Un jour viendra — et ce jour viendra — où les chaînes tomberont, où les masques tomberont, et où la justice reprendra sa place, haute, pure, incorruptible.
Ce jour-là, nous écrirons ensemble une nouvelle page de notre histoire.
Une page d’honneur retrouvé,
Une page de courage collectif,
Une page de liberté restaurée.
Avec toute la dignité d’un soldat,
Avec toute la foi d’un patriote,
Avec tout l’amour d’un fils du Bénin,
Dr Bio DogoWorou
Directeur de Cabinet du Général Louis Philippe HOUDEGNON