La Depeche
Afrique Bénin LaDepeche Politique Société

Gouvernance Bénin/Hugues Sossoukpè plaide coupable pour avoir critiqué le régime et informé l’opinion des réalités du pays

Face aux accusations de complot et de trahison portées contre lui, Comlan Hugues Sossoukpè défend son indéfectible engagement  pour la vérité et la démocratie au Bénin. Il rejette les calomnies et appelle à la transparence, critiquant les dérives autoritaires, les violations des droits des opposants et les tentatives de manipulation politique, notamment en faveur d’un troisième mandat présidentiel. Sossoukpè incarne une voix dissidente qui refuse de se taire face aux atteintes à la liberté d’expression et à la bonne gouvernance.

NDLR/Dans une lettre à un ami, Thomas Jefferson, père fondateur et troisième président des États-Unis écrivait en 1787, «S’il fallait choisir entre un gouvernement sans journaux ou des journaux sans gouvernement, je choisirais la seconde option sans hésiter».

Thomas Jefferson affirmait en 1787 qu’il préférerait vivre avec des journaux sans gouvernement plutôt qu’un gouvernement sans journaux, soulignant l’importance cruciale de la liberté de presse. Cette pensée reste d’une actualité frappante face aux attaques récurrentes contre les journalistes dans de nombreux pays et plus particulièrement au Bénin, depuis 2016. Au lieu de persécuter ceux qui exercent ce droit fondamental, il serait plus indiqué de répondre aux accusations journalistes par des démentis fondés et transparents. Une telle démarche favoriserait un débat sain et renforcerait la démocratie, contrairement aux honteuses cabales et pratiques oppressives qui discréditent les dirigeants et étouffent les voix dissidentes.

En effet, Comlan Hugues Sossoukpè se retrouve au centre d’une tempête médiatique, accusé de comploter avec des terroristes pour déstabiliser l’État béninois. Il est peint comme un ennemi de la démocratie, un apatride dont le seul but serait de conduire le Bénin au chaos. Cependant, Sossoukpè rejette vigoureusement ces accusations, affirmant son patriotisme et son attachement à la démocratie.

Fier de ses origines et de sa famille, qui a joué un rôle crucial dans l’avènement de la démocratie au Bénin, Sossoukpè se décrit comme un enfant de la démocratie, incapable de voir son pays basculer vers un autre système. Il critique les ragots colportés à son sujet et s’étonne de voir des journalistes s’y aventurer sans preuve.

Sossoukpè admet avoir révélé des irrégularités et des injustices que le régime en place aurait voulu cacher. Il se dit coupable d’avoir critiqué le régime et informé ses followers de la situation dans le nord du Bénin. Il appelle les gouvernants à mettre autant d’efforts pour répondre aux revendications des citoyens que pour défendre leur propre pouvoir.

Il dénonce également les tentatives de promotion d’un troisième mandat pour le président actuel, Patrice Talon. Sossoukpè critique des figures publiques comme Bertin Koovi Iroko et David Koffi Aza, qui appellent à un troisième mandat inconstitutionnel. Il met en garde contre les tentatives de manipulation de l’opinion publique pour faire accepter ce troisième mandat.

Sossoukpè appelle à la vigilance et dénonce les méthodes utilisées pour faire taire les opposants au régime. Il cite les exemples de Reckya Madougou et Joël Aïvo, qui ont été emprisonnés pour leurs ambitions politiques. Il critique également les législatives de 2019, qui ont conduit à l’installation d’un parlement monocolore, et les violences commises contre les manifestants.

Sossoukpè se dit coupable d’avoir critiqué le régime et informé le public des réalités du pays. Il affirme son engagement pour la démocratie et la bonne gouvernance, malgré les attaques et les accusations portées contre lui.

LA REACTION DE Comlan Hugues Sossoukpè

Moi, Comlan Hugues Sossoukpè, je plaide coupable.

Depuis quelques jours, on a fait de moi l’ennemi numéro 1 de notre Etat. Des développements fastidieux par-ci, des élucubrations par-là.

Chacun y va de son ingéniosité. Chacun sort son plus grand génie. La concurrence est rude, paraît-il. J’ai l’impression qu’ils rivalisent d’ingéniosité pour formuler et construire la théorie la plus plausible.

Et les argumentaires semblent tous se rejoindre. Je serais de mèche avec les terroristes, j’aurais signé un contrat pour déstabiliser notre cher Etat, j’aurais une dent contre notre démocratie chèrement acquise que j’aurais pour mission de faire basculer dans le chaos, j’aurais prêté allégeance à Kémi Séba…

Moi, Comlan Hugues Sossoukpè, je serais un apatride dont le seul but est de déconstruire notre démocratie et de conduire mon pays, le Bénin, dans le décor, pour mon ventre…

De toutes parts, je suis attaqué et peint comme la laideur dont l’unique objectif est d’instiguer un soulèvement populaire et de diriger, via les réseaux sociaux, un coup d’Etat.

En fait, je suis tout sauf cela.

Je suis capable de beaucoup de choses, mais je ne puis, contre mon pays, prendre les armes et me vêtir de la tunique du mal. Qui me connaît réellement sait que je n’en suis pas capable.

D’ailleurs, je suis très fier de mes origines. Digne fils de la famille Sossoukpè, je suis très heureux du rôle prépondérant qu’elle a joué, lors de la période dite révolutionnaire, pour l’avènement de la démocratie.

Je suis enfant de la démocratie et, en tant que tel, je suis incapable de voir le pays aller vers un autre système. Je pense avoir la clairvoyance nécessaire sur les questions de démocratie et de bonne gouvernance, d’où la lutte que je mène aujourd’hui.

Les gens colportent des ragots et je m’étonne de voir un porte-parole qui prétend avoir été journaliste, s’y aventurer aussi sans circonspection, sans en fournir la moindre preuve. C’est juste pathétique pour ce pays.

Je prie pour que mes appréhensions ne se réalisent pas et que vous n’ayez pas à dire que Comlan Hugues Sossoukpè avait raison. Le Seigneur nous en garde !

Mon seul péché a été de mettre à nu des choses qu’on a toujours voulu vous cacher. Quelle est cette manie de promouvoir l’injustice au point de brimer des agents spécialement recrutés pour défendre l’intérêt supérieur du pays, sacrifiant leurs vies s’il le faut ?

C’est moi qui ai mis à nu ces irrégularités, qui suis maintenant le fautif ! Je n’ai jamais été militaire, mais j’ai la grande certitude que ça doit être pénible d’accomplir les missions qui sont les leurs.

Au moins, je suis heureux d’une chose, j’aurai participé d’une manière ou d’une autre au lancement, ce 11 janvier 2025, du processus du paiement de solde aux agents des classes 2023/1 et 2023/2.

Voilà ce dont je suis coupable !

J’ai critiqué le régime irréprochable de la rupture et livré des informations qu’on voudrait vous cacher. Si cela fait de moi quelqu’un qui n’aime pas son pays, je l’accepte. Mais je voudrais que l’on agisse avec autant d’acharnement quand des compatriotes passent par ma voix pour faire des alertes, des SOS, et autres.

Chers gouvernants, mettez autant d’efforts quand les citoyens réclament leurs droits et quand des bêtisiers appellent à un troisième mandat.

Impunément, Bertin Koovi Iroko, un personnage sulfureux et sans personnalité aucune, se croyant en Corée du Nord, a lancé La Dynamique Patrice Talon Continue au-delà de 2026.

A visage découvert, sur ses réseaux sociaux, le bougre se prend pour celui qui comprend pour le mieux notre Constitution et notre situation.

Alors, en grand connaisseur des réalités de notre pays et ayant la préscience d’un après-Talon qu’il dit redouter, il nous invite à permettre à celui qui devait faire un mandat unique (qui pour le moment en fait deux avec un bonus de 45 jours) d’aller à un troisième mandat.

On aurait mis ces sottises sur le compte des problèmes mentaux dont il aurait souffert, s’il était seul porteur d’une idéologie aussi anticonstitutionnelle.

Le prêtre de Fâ, David Koffi Aza, est monté au créneau et, prétextant d’une analyse du signe résultant du ToFâ 2025, loin d’y aller de main morte, il démontrera à la télévision que le Fâ a porté son choix sur Patrice Talon dont le départ est prédit comme un désastre pour notre nation.

Le Fâ ne connait pas la Constitution, a-t-il osé dire publiquement, appelant à un troisième mandat inconstitutionnel.

Pour qui sait lire entre les lignes, ce ne sont pas des actes isolés. Avez-vous vu une cabale contre ces gens ? Bien que le président du Comité des rites vodun soit venu recadrer publiquement son collègue, je doute qu’il ne soit l’un des lieutenants recrutés pour distiller dans l’opinion publique le plan machiavélique du 3ème mandat.

Je vous assure qu’on vous prépare, psychologiquement et peu à peu, avec le doigté d’un magicien, à accepter le 3ème mandat. On l’incorpore dans vos crânes, vos artères et vos veines.

Lorsque vous l’avez entendu pour la première fois, vous étiez très surpris. La deuxième fois, la surprise n’était plus la même. Mais bientôt, ça ne vous dira plus rien, vous vous y ferez.

Moi, je vous appelle à la vigilance. Soyez vigilants. La machine est mise en branle pour vous faire consommer le 3ème mandat très très constitutionnel.

Ça, ce n’est pas un coup d’Etat. Ceux qui en font l’apologie sur Facebook ici ne feraient rien de mal. Et voilà ! Je fais encore du terro terro !

Voilà ceux qui sont en mission ! Avez-vous vu ceux qui veulent sauvegarder notre démocratie, que Comlan Hugues Sossoukpè mettrait en péril, s’attaquer de la même manière à ces gens ? Non, vous ne le verrez pas.

Pourquoi ? Parce que, dans une République très très démocratique, on ne réserve enlèvement, séquestration, tortures et bagne qu’à ceux qui se démarquent et disent des choses qui n’arrangent pas le pouvoir. Les autres, ils ont beau tout dire, on fermera les yeux, on fera des acrobaties pour les dédouaner de la gravité de leurs agissements.

Reckya Madougou et Joël Aïvo paient le prix de leurs ambitions politiques. L’une, pour avoir été investie candidate à l’élection présidentielle de 2021 face à Patrice Talon, a rapidement été récupérée et jetée au cachot pour 20 ans.

L’autre, Joël Aïvo, pour avoir dit «5 ans, c’est 5 ans » s’est vu condamné à 10 ans de réclusion criminelle. Celui qui a créé cette cour pour réprimer entre autres les opposants à son régime et ceux qui le soutiennent dans ses délires aimeraient plus le Bénin que nous. Ces actes ne seraient porteurs d’aucun germe de violence.

Les législatives de 2019 dont Patrice Talon a tôt fait d’exclure l’opposition béninoise et qui avaient malheureusement conduit à l’installation d’un parlement monocolore, d’une assemblée béni-oui-oui destinée à accompagner sans rechigner la politique dite de ruse et de rage, ne porteraient aucun germe de terro…

Les nombreuses vies arrachées par le pouvoir Talon pour s’assurer un Parlement sans voix discordante n’auraient rien à avoir avec la mauvaise gouvernance que nous dénonçons.

On a tiré sur des manifestants, mais les dégâts furent attribués à l’opposition. Dame Amoussou en a fait les frais. La pauvre dame, bien qu’étant atteinte de balle (s), on la fera passer pour une victime du paludisme.

Ceux qui ont donné l’ordre de faire les massacres mémorables de ces 1er et 2 mai 2019 n’ont rien à se reprocher. Ils se retrouvent heureusement (pour eux) du bon côté. Ils ne sont pas des ennemis de la nation. Ils aiment VRAIMENT leur pays et ne travailleraient que pour le mieux-être de cette nation.

Moi, pauvre de moi, je serais du mauvais côté. C’est pourquoi, une fois encore, je l’avoue, je le confesse : j’ai péché et je plaide coupable. Je suis coupable d’avoir critiqué le régime irréprochable de la rupture.

Je suis coupable d’avoir informé mes followers de ce qui se passe dans le Nord Bénin.

Je suis coupable d’avoir déroutés les klébés de Patrice Talon.

Voilà ce dont je suis coupable !

Comlan Hugues Sossoukpè

Articles Similaires

Ministre béninois des finances, numéro un en Afrique: Une nomination qui suscite perplexité et débats

Joseph Perzo

Parakou/Un drame qui interpelle : que s’est-il passé avec Fayçal ?

Joseph Perzo

Bénin/Rétention d’information: Qu’est-il arrivé au jeune Martin HOUNGA ?

Joseph Perzo

Laissez un commentaire