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GDIZ :Un projet prometteur, à consolider avec une vision à long terme

Au cours de cette semaine, Boni Richard Ouorou, politologue et leader du Mouvement Le Libéral, a partagé son analyse du projet Glo-Djigbé Industrial Zone (GDIZ) à travers deux publications. Située à 45 km de Cotonou, cette zone industrielle ambitionne de transformer localement les produits agricoles, notamment le coton, afin de renforcer l’économie béninoise. Son analyse suscite des réactions, dont celle de Jules Agbo, un de ses followers, qui apporte son propre éclairage sur les enjeux et les perspectives de ce projet d’envergure.

Le Bénin, historiquement dépendant de l’exportation de matières premières brutes, cherche à valoriser localement ses ressources grâce au projet GDIZ. En implantant une zone industrielle moderne à Glo-Djigbé, le pays se positionne sur une nouvelle dynamique de transformation industrielle qui pourrait à long terme accroître la valeur ajoutée locale et réduire la dépendance aux importations. GDIZ : Une vision économique ambitieuse, un projet à fort potentiel

Transformation structurelle de l’économie et levier pour l’emploi et la formation

Le coton béninois, longtemps exporté brut vers des pays comme la Chine ou l’Inde, pourra désormais être filé, tissé et transformé localement. Cela permettra d’augmenter la valeur des exportations, en diversifiant les produits finis vers des marchés africains et internationaux. L’implantation de la GDIZ entraînera une demande croissante en main-d’œuvre qualifiée, ce qui représente une opportunité pour les jeunes béninois. Le transfert de compétences avec les experts indo-pakistanais et les formations spécialisées pourraient favoriser l’émergence d’une nouvelle génération d’ouvriers et de techniciens compétents dans le secteur industriel.

3. Un projet attractif pour les investisseurs

Grâce à une zone économique spéciale (ZES) bénéficiant d’infrastructures modernes, de conditions fiscales avantageuses et d’un accès facilité au port de Cotonou, GDIZ pourrait attirer des investisseurs étrangers et locaux souhaitant capitaliser sur un marché en pleine expansion.

Cependant, bien que prometteur, ce projet présente des limites structurelles qu’il convient d’analyser.

Les Limites du projet : Décentralisation et sécurité des investissements

Si l’implantation centralisée de GDIZ à Glo-Djigbé répond à une logique économique, plusieurs voix, dont celle de Boni Richard Ouorou, s’interrogent sur la non-décentralisation des unités de production.

1. Une répartition géographique inéquitable ?

L’un des arguments avancés contre la concentration des usines dans un même site est le fait que les matières premières sont souvent produites dans d’autres régions du pays, notamment dans le nord du Bénin. La décentralisation de certaines unités aurait pu permettre une réduction des coûts de transport et une meilleure intégration régionale.

2. La menace sécuritaire au Nord

Ouorou évoque également une réalité géopolitique préoccupante : la montée de l’insécurité liée aux attaques terroristes au nord du pays. Une implantation industrielle dans ces zones aurait exigé d’énormes efforts financiers pour assurer la protection des infrastructures et du personnel. En conséquence, les investisseurs ont logiquement préféré s’installer dans des zones plus sécurisées, à proximité du port de Cotonou.

3. Une planification logistique et stratégique justifiée

Bien que la centralisation puisse paraître contraignante, elle répond néanmoins à une nécessité logistique et stratégique. L’exportation des produits finis se fera principalement via le port autonome de Cotonou, rendant ainsi plus pertinent le choix de Glo-Djigbé pour minimiser les coûts et les risques liés au transport.

L’Analyse de Jules Agbo : Une approche précieuse sur l’intégration économique

Dans son analyse, Jules Agbo met en lumière trois éléments structurants qui justifient la pertinence de GDIZ sous sa forme actuelle.

1. L’intégration industrielle et l’économie circulaire

Contrairement à un modèle industriel fragmenté, GDIZ propose une approche intégrée où les différentes usines se complètent. Cela permet une optimisation des matières premières : un sous-produit d’une usine peut servir de matière première à une autre, réduisant ainsi le gaspillage et améliorant la rentabilité.

2. Un positionnement stratégique pour l’exportation

La proximité du port de Cotonou est un atout majeur, facilitant l’exportation des produits finis et réduisant les coûts de logistique et de stockage. Un projet éclaté sur plusieurs sites aurait complexifié l’acheminement des marchandises, augmentant les délais et les coûts.

3. Une solution au chômage démographique

L’implantation de GDIZ dans une zone à forte densité de population active est un choix stratégique pour absorber le chômage des jeunes. Cette main-d’œuvre disponible facilitera le développement du projet, contrairement à des régions moins peuplées où le recrutement aurait été plus difficile.

Les défis à surmonter : Gouvernance, conditions de travail et pérennité du projet

Si GDIZ présente des atouts évidents, il existe plusieurs facteurs critiques à surveiller. L’un des principaux défis réside dans la gestion des ressources et la transparence. Sans une gouvernance rigoureuse, GDIZ pourrait rapidement être victime de mauvaise gestion, voire de corruption, réduisant son efficacité. Jules Agbo insiste sur un point clé : le respect des droits des travailleurs. La réussite d’un tel projet repose sur un environnement de travail équitable, garantissant des salaires décents, des conditions de travail sécurisées et des perspectives de formation. Il faudra s’assurer que GDIZ ne soit pas simplement une initiative ponctuelle, mais qu’il s’intègre dans une stratégie nationale à long terme, avec des investissements continus et une adaptation aux évolutions du marché international.

Un projet prometteur, mais à consolider avec une vision à long terme

GDIZ représente une avancée majeure pour l’industrialisation du Bénin, mais nécessite des ajustements pour maximiser son impact économique et social.

 Les points positifs

•             Création massive d’emplois et transfert de compétences.

•             Valorisation locale des matières premières et augmentation des revenus.

•             Proximité du port de Cotonou, facilitant l’exportation.

•             Attractivité accrue pour les investisseurs étrangers et locaux.

 Les défis à relever

•             Garantir une gouvernance transparente et une gestion efficace.

•             Améliorer les conditions de travail pour éviter les tensions sociales.

•             Évaluer la possibilité de décentraliser certaines unités de production.

•             Assurer la pérennité du projet en l’adaptant aux évolutions économiques.

Avec une vision stratégique bien définie, GDIZ pourrait devenir un modèle de réussite industrielle en Afrique de l’Ouest, positionnant le Bénin comme un acteur clé dans la transformation industrielle du continent.

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Boni Richard Ouorou

J’ai eu l’opportunité de visiter le projet GDIZ, et je dois reconnaître que, au-delà de tout sentiment de satisfaction, ce projet révèle un potentiel économique significatif de notre pays et ne doit pas se retrouver en un seul endroit. J’avoue que c’est déjà un bon début.

Le discours politique, souvent tourné vers des considérations électoralistes, néglige souvent le véritable enjeu économique et de développement de notre pays. Des initiatives comme celles-ci doivent faire l’objet d’une analyse approfondie afin d’être optimisées et consolidées selon la vision qui a présidé à leur conception. Il est regrettable que des discussions de fond soient souvent écartées au profit de débats intéressés, qui s’avèrent économiquement peu pertinents et socialement nuisibles.

Cette visite, initialement prévue comme une simple rencontre d’affaires avec le directeur, qui s’est montré particulièrement ouvert, a de nouveau mis en lumière le potentiel de notre pays. Il apparaît essentiel d’encadrer ces projets par des critiques constructives et des propositions (je ne m’en lasserai jamais ) visant à améliorer leur impact sur la santé de notre économie et sur la qualité de vie de nos populations. La participation active de toutes les parties prenantes est indispensable pour catalyser cette dynamique de développement.

Il convient de souligner que cette dynamique ne doit en aucun cas être entravée. Cela ne signifie pas que Patrice Talon doit s’accrocher indéfiniment au pouvoir, mais cela implique que nous ne devons davantage choisir à la tête de notre pays des personnes ayant des visions claires et le sens de la stratégie et de la planification du développement.

Un aspect particulièrement rassurant de ma visite a été la présence de professionnels indo-pakistanais s’activant parmi les machines. Cela est révélateur de deux éléments cruciaux : la qualité potentielle des produits finis et le transfert de compétences et de la technologie. Ce dernier point est d’une importance capitale, car notre pays a besoin de formation, et je suis convaincu du rôle fondamental que celle-ci joue dans le développement économique.

Bien que le projet GDIZ présente actuellement certaines faiblesses, cela est tout à fait normal dans une phase de démarrage. C’est par l’apport de nos avis constructifs et notre engagement que nous pourrons renforcer sa valeur et assurer sa pérennité.

Boni Richard Ouorou ♥️

Président mouvement libéral

Benin

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Boni Richard Ouorou

GDIZ réflexion 2

Cher.e.s ami.e.s,

Je reviens sur le projet GDIZ qui m’a vraiment bluffé. Vous savez que moi j’aime l’argent et l’économie est mon terrain favori donc je me suis penché à nouveau, assis dans mon bureau, sur la question et voilà

Ce projet GDIZ présente des caractéristiques qui ont suscité en moi une réflexion approfondie sur ses implications économiques et administratives.

Comme moi, il est impératif que les étudiants en sciences économiques, ainsi que ceux en administration, se penchent sur ce projet afin d’élaborer des analyses critiques et des thèses qui pourraient enrichir notre compréhension des enjeux associés.

Concernant la Rentabilité et la Décentralisation des Usines

L’une des interrogations majeures qui m’est venue à l’esprit concerne la rentabilité du projet, en particulier en ce qui concerne l’industrialisation et la localisation des usines. Pourquoi n’y a-t-il pas une distribution stratégique des usines à travers le pays, en tenant compte de la disponibilité des matières premières et des coûts logistiques associés ?

En examinant la situation des usines de coton et en regardant la carte du benin, il apparaît que les zones productrices de matières premières se trouvent souvent dans des régions actuellement instables, en raison de la menace djihadiste et je peux me tromper. Cette situation pose un risque significatif pour la sécurité des installations industrielles, qui pourraient devenir des cibles potentielles pour des acteurs malveillants, d’où la sécurisation des Investissements.

Face à cette problématique, il est légitime de se demander pourquoi le gouvernement n’a pas intégré dans son projet initial un plan de sécurisation des usines, notamment en envisageant une décentralisation des sites de production. Et, je me suis répondu: Un tel plan, bien que réalisable, exigerait des investissements colossaux en matière de sécurité, dont le coût serait alors répercuté sur les entreprises.

Il est évident que, dans un tel contexte, tout investisseur privilégierait l’implantation de son usine dans des zones plus sûres, comme Glo, si le choix lui est permis afin d’éviter les coûts additionnels liés à la sécurisation.

Cela soulève des questions sur la manière dont le Bénin a négocié le projet général avec les investisseurs, qui ont peut-être été contraints de se conformer à des choix stratégiques limités, dans un souci de développement économique pour le gouvernement visant à sortir très rapidement une partie de la population de la précarité.

Cependant et pour mieux comprendre, Il est crucial que les universitaires s’engagent dans une analyse plus globale de ces questions afin de fournir des recommandations éclairées. Une telle démarche pourrait permettre de mieux orienter les politiques publiques et de réduire les nuisances politiques potentielles liées à ce projet spécifique. L’importance d’une approche scientifique et analytique est primordiale pour maximiser les bénéfices économiques tout en minimisant les risques associés.

Le projet GDIZ offre une opportunité unique d’explorer les interrelations complexes entre développement économique, sécurité et stratégie d’investissement dans le contexte actuel de notre pays. Il appartient aux chercheurs et aux étudiants de s’emparer de cette problématique pour contribuer à une réflexion collective et à des solutions durables pour notre pays.

Prenez soin de vous

Boni Richard Ouorou

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Jules Agbo  à Boni Richard Ouorou

Mon point de vue économique sur le projet GDIZ

Le projet GDIZ représente un investissement d’envergure à long terme, impliquant plusieurs milliards de francs, ce qui nécessite une analyse approfondie. Il est important de souligner que ce projet est un investissement d’intégration, avec plus d’une dizaine d’unités de production interconnectées. Cela implique que certaines matières premières utilisées dans une unité pourraient être réutilisées dans d’autres, créant ainsi une dynamique d’économie circulaire. Dans ce contexte, il est essentiel de choisir une zone stratégique pour l’ensemble du projet.

Une première réflexion concerne la sécurité de la zone choisie. En effet, le septentrion, ou nord du pays, est actuellement menacé par des assaillants, rendant cette région peu sûre à long terme pour un tel investissement. Bien que de nombreuses matières premières soient cultivées dans cette zone, il serait risqué d’y implanter une telle infrastructure. De plus, une fois le produit final prêt, il devra être exporté par le port autonome de Cotonou. Il devient donc primordial de sélectionner une zone proche du port pour assurer la sécurité du produit final en transit, tout en facilitant son acheminement.

Le choix de la localisation du projet repose également sur la disponibilité de la main-d’œuvre. Il est essentiel d’implanter ces projets dans des zones où la population active est suffisante afin de lutter contre le chômage démographique. À cet égard, la zone de Glodjigbé a été retenue, offrant à la fois une sécurité renforcée et une viabilité économique pour les produits fabriqués.

D’un point de vue économique, ce projet présente des avantages considérables. Il permettra de transformer les matières premières sur place, évitant ainsi au Bénin de les vendre à des prix forfaitaires aux étrangers. Ce processus de transformation créera de nombreux emplois pour les jeunes travailleurs, leur permettant de gagner un revenu, de contribuer au système fiscal et ainsi soutenir les finances publiques pour le bien-être de l’État. En outre, ce projet favorisera une croissance économique durable, une réduction du chômage et une augmentation des recettes fiscales, qui pourront être réinvesties dans l’économie du pays.

Comment les employés sont traités dans cette entreprise ?

Il est primordial d’obtenir des informations supplémentaires concernant le traitement des employés au sein de l’entreprise, car cet aspect pourrait avoir un impact sur la réputation du projet et sur son succès à long terme. Un environnement de travail respectueux, équitable et favorable au développement des employés sera essentiel pour éviter d’éventuels problèmes sociaux qui pourraient nuire à l’image de l’entreprise et à l’économie du Bénin. »

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