Ce samedi 5 avril 2025, à Cotonou, un nouveau parti politique fait officiellement son entrée dans l’arène politique béninoise. Son nom : LE LIBÉRAL. Porté par une génération de citoyens engagés, ce parti se veut une alternative sérieuse, tournée vers la liberté, la justice et le progrès social, « un parti politique nouveau », de l’avis de ses initiateurs.
À l’origine de LE LIBÉRAL, une volonté : rompre avec les pratiques politiques classiques et proposer une vision neuve de la gouvernance. Lors de son congrès national fondateur prévu ce samedi à Cotonou, plus de 1 000 délégués venus des douze départements du pays sont attendus pour consacrer la naissance officielle du parti. Pour le porte-parole du comité d’organisation, Augustin Allokpon, cette étape n’est pas une improvisation, mais l’aboutissement d’un long processus de réflexion :
«Les Libéraux vont se réunir pour décider de se constituer en parti politique afin de contribuer à l’animation de la vie politique nationale, avec un projet que nous espérons rassembleur pour les Béninois.»
LE LIBÉRAL s’inscrit résolument dans une ligne libérale, aussi bien sur le plan économique que politique. Ses promoteurs veulent une société où l’initiative privée est protégée, où l’État garantit les libertés fondamentales, et où la gouvernance est participative et transparente. Le programme du parti repose sur quatre piliers majeurs :
- Une économie ouverte, stimulée par l’entrepreneuriat ;
- Un État juste, garant de l’égalité des chances ;
- Une gouvernance centrée sur le citoyen ;
- Une jeunesse au cœur du changement.
Depuis deux ans, les initiateurs du parti ont mené un travail de terrain à travers le Mouvement libéral, misant sur la formation idéologique des militants, afin qu’ils soient bien outillés pour défendre les idées et projets du parti. «Nous ne voulons pas être un parti comme les autres», martèle M. Allokpon. «C’est pourquoi nous avons beaucoup investi dans la formation politique, car il ne suffit pas de faire de la politique : encore faut-il la comprendre.»

Un projet pour réconcilier les Béninois avec la politique
LE LIBÉRAL s’affiche comme une réponse au désenchantement généralisé des citoyens vis-à-vis de la classe politique. Face à la montée de l’abstention, au repli civique et au rejet des partis traditionnels, ses membres proposent un engagement politique dépourvu de clivages artificiels, axé sur les préoccupations concrètes du peuple.
« Il est temps de sortir des débats manichéens où tout est réduit à « eux contre nous ». La vraie politique doit se recentrer sur les sujets majeurs : emploi, éducation, santé, justice sociale », soutient le porte-parole.
Dans ce sens, LE LIBÉRAL se veut l’espace d’une parole libre, d’un engagement lucide, et d’une démocratie vivante. L’objectif est d’amener à nouveau les Béninois à croire que la politique peut être un levier d’espoir, un instrument de changement réel.
Et parce qu’un projet ne vit que s’il est porté, le parti mise sur l’incarnation. À cet égard, les membres du comité d’organisation n’hésitent pas à souligner le rôle de Richard Boni Ouorou, figure publique et intellectuelle engagée, perçue comme l’âme de cette initiative.
« Un parti politique, c’est un discours et une incarnation. Et Richard Boni Ouorou incarne à merveille cette volonté de servir avec rigueur, intégrité et vision. »
Une ambition pour 2026 et au-delà
LE LIBÉRAL ne cache pas ses ambitions. Les élections générales de 2026 sont en ligne de mire, même si le parti se dit avant tout préoccupé par le long terme. Pour ses leaders, participer à ces échéances est une nécessité, ne serait-ce que pour faire entendre une voix différente, apporter des idées neuves, ou tout simplement redonner du sens à l’action politique.
« Il est évident qu’un parti politique porte une ambition de gouvernance. 2026 sera une échéance majeure pour le pays. Nous n’entendons pas rester à l’écart », précise Augustin Allokpon.
La question des parrainages, souvent considérée comme un obstacle pour les partis émergents, ne semble pas les freiner : «Avec ou sans parrainages, nous aurons notre mot à dire. L’essentiel est de construire une offre politique sérieuse, structurée, et capable de susciter l’adhésion populaire.»
Du reste, le congrès fondateur se veut une démonstration d’organisation, de maturité et de capacité à mobiliser, dans un contexte parfois délicat pour les formations politiques nouvelles. Mais les organisateurs se montrent confiants : «Nous avons pris toutes les dispositions nécessaires. Ce n’est jamais agréable de penser que des partis puissent être empêchés d’exercer leurs droits. Mais nous croyons encore à l’État de droit.»
À l’issue du congrès, les statuts seront déposés, les premières coordinations régionales mises en place, et une stratégie d’expansion territoriale enclenchée. L’objectif : implanter durablement LE LIBÉRAL dans toutes les communes du Bénin, et en faire une force incontournable d’ici 2026. Au-delà des échéances électorales, LE LIBÉRAL porte une ambition sociétale : refonder l’espérance. Montrer qu’il est encore possible de s’engager pour le bien commun, de débattre dans le respect, et de construire un futur à hauteur d’homme.
«Notre mission est de réveiller l’espérance. Montrer qu’il est encore possible de faire de la politique autrement», conclut le porte-parole, le regard tourné vers l’avenir.

AUGUSTIN ALLOKPON: PROPOS RECUEILLIS
Faisant le point des préparatifs de ce congrès, Monsieur Augustin ALLOKPON, porte-parole du comité d’organisation a laissé entendre que «Les libéraux vont se réunir pour décider de se constituer en parti politique pour pouvoir contribuer à l’animation de la vie politique, notamment à travers un projet de société qui sera dévoilé et on espérerait que ce sera un projet qui plaira à beaucoup de Béninois qui n’hésiteront pas à nous rejoindre».
Le parti libéral vient avec une idéologie claire qui a été déjà annoncée à travers plusieurs initiatives, comme le mouvement libéral que nous avions mis en place il y a de cela un an et demi, voire deux ans, et qui essaye d’avoir une approche différente de ce qui existait à travers la formation, à travers la sensibilisation, une formation surtout aux idées politiques et aux idéologies politiques, ce qui permettra à tous ces militants d’avoir les moyens nécessaires pour défendre le projet, notamment les différents programmes qu’ils comportent. Et ces programmes découlent de notre idéologie du libéralisme et donc de notre vision libérale, de l’animation, de la gestion de la société ou de la conduite des affaires de l’État.
Les organisateurs se font rassurants : «A l’heure où je vous parle, on a pris toutes les dispositions. Effectivement, ce n’est pas une situation qu’on aimerait vivre ou qu’on apprécierait particulièrement que des mouvements politiques, des partis politiques soient empêchés d’exercer leur liberté d’association, leur liberté de réunion. Nous, de notre côté, nous avions pris les dispositions et on espère qu’il n’y aurait pas d’embauche, qu’il n’y aurait pas d’handicap qui nous empêche de tenir notre congrès comme cela se doit. »
Le porte-parole du comité d’organisation explique : « Qui dit parti politique parle forcément d’aspiration et d’ambition politique. A cet égard, le parti, le libéral, entend apporter une nouvelle dynamique et un regard neuf sur l’animation de la vie politique au Bénin ».
« Un parti politique avant tout c’est un discours ou avant tout c’est un programme, un programme qui est articulé en discours, un discours qui est incarné par une personnalité pour dire qu’un parti politique après tout c’est une incarnation, ce que Richard Boni Ouorou incarne parfaitement ».
Sur la vision, les perceptions et perspectives du nouveau parti politique : « Et donc nous avons une vision claire qui est indiquée dès le début et donc nous allons essayer de la mettre en œuvre à travers nos programmes. On ne voudrait pas aussi être un parti politique comme tous les autres, c’est pourquoi nous avions essayé à travers nos discours, et cela se sentait depuis longtemps, de sortir des clivages qui n’apportent rien, ou cette vision manichéenne de la politique où d’un côté les mauvais, d’un côté les bons, alors qu’on devrait avoir un débat qui permet de discuter des enjeux, des sujets, des questions qui préoccupent la vie des Béninois, ce qui n’est pas le cas.
On est beaucoup plus dans les débats électoralistes, dans les débats juridico-juridiques, juridico-constitutionnels, et on laisse parfois de côté les sujets qui préoccupent le quotidien de beaucoup de Béninois. C’est surtout sur ces questions que nous nous entendons travailler pour essayer de redonner beaucoup d’espoir aux Béninois qui ont complètement perdu, si je peux le dire en ces termes, l’espoir en politique ou qui affirment ou affichent un certain désintérêt pour la politique. Donc le libéral entend corriger toute cette situation.
Évidemment que 2026 est en vue, mais on ne va pas se cacher qu’un parti politique a aussi l’ambition d’aller conquérir, le pouvoir d’État et de pouvoir l’exercer. Vous savez très bien que c’est l’une des fonctions essentielles ou fondamentales d’un parti politique. Nous n’en sommes pas là, mais nous ne cachons pas aussi notre ambition de rêver ou notre ambition de contribuer significativement à l’animation de la vie politique béninoise.
Si 2026 peut y contribuer, tant mieux. Le parti n’entend pas rester en marge de tout ce qui concerne l’animation de la vie politique béninoise. En 2026, il y a de grosses échéances qui nous attendent. Et évidemment, le parti ne doit pas rester du reste. Et donc, il va forcément y avoir notre contribution, de quelque manière que ce soit, à ces échéances-là. On verra ce que cela donnera.